Au départ un appel lancé en février 2019
Une réponse démocratique aux évènements : des « rencontres citoyennes »
Nous sommes quelques un.es à avoir écouté une interview de Bruno Latour début janvier qui nous a conduits à prendre une initiative citoyenne locale.
Bruno Latour prenait l’exemple du brexit : voici un mouvement populaire contre l’Europe qui a trouvé un relais chez des politiques. Les anglais ont très peu creusé la question. On s’est très peu concertés. On a compté sur le vote pour décider. Et il a décidé. Après coup on découvre que la décision était loin d’être prête à aborder. Certains membres du gouvernement anglais ont découvert bien tard par exemple l’amplitude du trafic commercial entre l’Europe et l’Angleterre. Deux ans après on patauge dans la complexité de la décision à prendre et on est toujours partagé sur ses conclusions…. Un nouveau référendum permettra-t-il un débat sérieux entre citoyens éclairant plus lucidement la décision ? Il a donc fallu deux ans pour qu’un mouvement populaire ayant sans doute une part de justification trouve sa place dans une décision collective sérieuse. C’est à nos yeux aussi vrai en France que chez nos voisins anglais.
On comprend très bien que nos indigné.es d’aujourd’hui veuillent prendre place sur la scène nationale. Ils et elles savent que beaucoup de choses se décident là. Ils et elles sentent l’entêtement et l’aveuglement, ils et elles dénoncent l’incompétence des décideurs devant les problèmes à résoudre aujourd’hui. Mais personne, décideurs-euses et citoyen.es de base, ne sait vraiment comment résoudre à la fois la crise sociale et la transition écologique. Ces problèmes se posent d’ailleurs aujourd’hui dans des termes tellement nouveaux !
Lorsqu’on ne connait plus l’itinéraire pour sortir de la tempête on peut prendre le pilote du bateau en otage, le jeter à l’eau même, on n’avancera pas dans la conduite du navire. C’est notamment le cas de la transition écologique. A l’international, les président.es qui lui tournent le dos ont du succès… C’est la solution la plus simple, malheureusement parfois la plus populaire…. et la plus nocive.
La concertation est sans doute la seule sortie de révolte. Mais comment peut-elle aboutir en trois mois ? On récolte aujourd’hui surtout des avis personnels ou collectifs très rarement débattus en commun et on en attend une sorte de verdict descendant d’en haut.
On enregistre aussi que de nombreux citoyen.es ont envie de s’exprimer et de partager leur avis. C’est la raison pour laquelle nous prenons l’initiative de nous réunir entre citoyen.es hors des échéances imposées par Macron. Il semble bien que les décideurs-euses ont pris conscience qu’il leur faut tenir compte des avis de la base. Construisons ensemble un avis fondé sur ce que nous vivons aujourd’hui dans notre territoire. Au-delà de nos mécontentements partageons ce que nous comprenons et ce que nous espérons, proposons des solutions ajustées.
D’ailleurs nos élu.es locaux maires et conseils, sont parfois bien seuls pour décider du bien de tous. Avec eux il est grand temps de décentraliser les décisions et les débats qui les fondent.
Les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de reconnaître les réseaux alliés, de réunir des expériences et des paroles utiles pour construire le monde d’aujourd’hui et de demain.
Nous proposons aux personnes qu’une telle rencontre intéresse un premier rendez-vous mercredi 6 mars à 18h30 au Relais de l’Espinas. On commencera par s’entendre sur la manière dont on désire travailler. On verra comment articuler le travail de chaque rencontre aux précédentes et aux suivantes. On choisira ensemble les sujets qui nous semblent importants pour notre territoire et on envisagera les ressources qu’on pourra utiliser.
Maurice Jeannet, Geneviève De Payen, Alain Mercier, Véronique Nunge