La guerre des Camisards (1702-1704) a ensanglanté les Cévennes et l'ensemble du Gard. Louis XIV, pour tenter d'en venir à bout, à ordonné le rasement puis le brûlement de toute habitation dans l'ensemble des hautes terres. Le constat est terrible, y compris parce que la révolte n'a pas obtenu le moindre résultat. Et pourtant elle est devenue, depuis bientôt deux siècles, le fondement de l'identité des Cévennes. Les élites protestantes locales et européennes s'en étaient défiées, à cause du désordre prophétique et de la violence, avant de s'en reconnaître à leur tour les héritières. C'est que cette guerre d'une minorité sans armes face au puissant État de Louis XV est pleine de panache et de passion de la liberté; et elle relève de la résistance spirituelle autant qu'armée. Aujourd'hui, à nouveau, certains s'interrogent sur ces "fous de Dieu": peut-on se réclamer de quelque "fanatisme" que ce soit ? Une violence peut-elle être juste, et de surcroît produire de bons fruits ? Les Camisards ont-ils vraiment tout perdu, sur le moyen ou long terme ? L'un des privilèges de cette étrange "guerre" est qu'elle continue à faire débat et à nous inviter à réfléchir à des questions très actuelles.